Ça fait un peu plus de quatre ans que j’ai causé la consternation autour de moi avec une décision plus émotionnelle que rationnelle. Baccalauréat en communication en poche, travail bien rémunéré en marketing, personnalité appréciée en milieu de travail. Pour plusieurs, une carrière prospère s’ouvrait à l’horizon.
Malgré tout, j’ai fait le move comme on dit. J’ai troqué un travail stimulant (dans une ambiance parfois décevante par contre) pour… mais oui, pour quoi au juste? Quatre ans plus tard, on me pose toujours la question. Rares sont ceux qui comprennent ce que je fais. Gagner sa vie en rédigeant des billets (en anglais) sur des blogues (des quoi?) de la maison, c’est comme pas la norme. S’il me faut parler en plus de publicité en ligne, je suis certaine de perdre 90% de mon auditoire! Réseaux sociaux, commentaires sur d’autres sites, infolettres… ça rime à quoi tout ça?
J’avoue que j’ai eu un petit deuil. C’était facile, avant, de “montrer” ce que je faisais en sortant une circulaire, en faisant écouter une pub radio, en pointant du doigt un panneau d’autoroute. J’étais dans le concret, le tangible. Même si, au fond, la publicité, c’est du vent. N’empêche que, dans le regard des autres, je me sentais plus importante ou plus intelligente.
Aujourd’hui, je m’en fous un peu. Je ne sais pas si ce sont les années qui emportent la sagesse au passage, mais je n’ai pas autant besoin de la reconnaissance des autres. Il est vrai que j’aimerais parfois que ma famille et mes amis comprennent mieux mon travail, mais en fait, ce n’est pas si important non plus.
“Mais tu étais une fille fonceuse, avant?”
Je le suis toujours. Ne pas avoir besoin de reconnaissance, ça ne veut pas dire ne pas avoir d’ambition. J’ai l’ambition, entre autres, de ne pas retourner travailler à l’extérieur de la maison. J’ai l’ambition, aussi, de me dépasser dans ce que je fais, de mener à terme et avec succès de nouveaux projets. J’ai l’ambition de nourrir mon esprit de défis, d’alimenter ma passion pour l’écriture, la communication, la publicité. Surtout, j’ai l’ambition de concilier mon travail et ma famille avec doigté.
Mon deuxième congé de maternité s’achève. Je retourne au travail sous peu. J’ai eu une rencontre de type formation en ce sens aujourd’hui. Je suis emballée par ce qui m’attend, surprise par le beau mélange de responsabilités et de tâches incontournables qu’on m’a réservé.
Contrairement à ce qui me plaisait de dire au secondaire, on ne me verra pas à la télé. Contrairement à ce que je pensais au cégep, je ne découvrirai pas le monde sous un nouveau jour avec des reportages de fond. Contrairement à ce que je croyais à l’université, je ne révolutionnerai pas le monde des relations publiques (bin oui, j’ai jamais voulu faire les choses à moitié).
Par contre, il y a une chose que j’ai toujours dite et que je ferai: je serai une mère. Une mère qui travaille et qui aime s’accomplir. Une mère active qui pense aussi à elle à l’occasion. Une mère dévouée qui passe plus de temps avec ses enfants que sans. Une mère amoureuse qui gardera toujours du temps pour son couple. Une mère épanouie, qui, avant même d’être mère, a choisi sa famille avant sa carrière.
Certains diront que je me contente de ça?! La vérité en fait, c’est que j’ai trouvé mon équilibre à moi. La vérité c’est qu’il ne s’agit jamais de se contenter quand on laisse le coeur nous guider. La vérité, c’est que j’ai trouvé la richesse qui me convient.
Citation d’Albert Camus via Pinterest
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