Cher corps, t’es beau!

body love

Samedi de Pâques, va savoir pourquoi, j’ai le goût que toute ma petite famille sua sa coche. Tsé, comme une pulsion à vouloir sortir de mon corps, nous regarder, et me dire “sti sont beaux eux autres”. Superficielle de même.

Ou alors, j’ai un bébé de deux mois et j’ai le corps qui vient avec et j’ai besoin, tellement besoin, de sentir que je peux être belle pareil. Je sais, je sais, on est tous beaux et belles. La beauté part de soi, du cœur, de l’estime qu’on a de nous-mêmes. Mais j’avais besoin de me sentir belle standard.

Aussi bien le dire tout de suite: quelle idée de marde!!

Parce que, la grande (je déteste ce surnom, mais il est tout indiqué ici), à peu près personne fitte dans les standards de beauté de notre belle société. Comment veux-tu y arriver deux mois après avoir accouché de ton 3e bébé? Ouin, superficielle de même.

Facque tu devines bien la suite. Douze ensembles de guenilles garochés sur le lit plus tard, je me retrouve à faire le clown devant le miroir dans une jupe aucunement adaptée à mes courbes post-accouchement… Je ris, Monsieur mon Mari aussi, mais les larmes coulent pareil sur mes joues.

Comme s’il avait senti mon désarroi dix minutes à l’avance (après trois enfants, il connait la game), il n’a qu’à dire “viens ici” pour que je jette mon fleuve de douleur sur son épaule.

J’écrirai pas les jurons qui ont suivi, je suis quand même une professionnelle en communication, mais y’en a eus plusieurs. Une sorte de frustration accumulée depuis cinq ans. Cinq années au cours desquelles je n’ai fait que gonfler et dégonfler ma balloune (balloune étant mon corps au cas où j’aurais aussi des métaphores de marde… 😛 ).

Au moins tu sais que t’es capable”. Laisse-moi te dire que cette phrase, aussi gentille soit-elle, n’apporte pas de motivation comme une baguette magique et n’enlève pas une livre de pression non plus. Soyons honnêtes, être capable avec trois enfants en bas de cinq ans à la maison, c’est crissement (oups, extrait de jurons) difficile. Pas impossible je le concède (faut bien, parce que j’ai l’intention de réussir à dégonfler une troisième fois), mais c’est un équilibre bien fragile qu’il faut remanier à mesure que l’évolution opère. Pas seulement ma progression personnelle, mais celle de toute la famille. Les cours de piscine de l’aîné qui recommencent, le demi-marathon du mari qui approche, le bébé qui fait des dents, le cadet qui morve un peu trop…

J’ai fini mon samedi de Pâques bin ordinaire, en pantalons de maternité et chandail tout simple… pendant que mes trois enfants étaient habillés comme des petits princes.

C’est pas facile, mais j’ai décidé que je voulais plus pleurer sur mon corps. D’abord parce que sans lui, Xavier, Rémi et Alice ne seraient pas. Juste cette pensée me remplie d’orgueil et de fierté. Ensuite parce que, je l’ai dit, on peut être belle dans toutes les formes et tous les âges.

Ça fait que, samedi post-Pâques, je suis allée magasiner. Est-ce que j’en avais vraiment le budget? Pas pentoute! Mais j’avais besoin que mon extérieur reflète mieux mon intérieur.

Le pire, ça marché! Bin oui, une coupe de guenilles de plus et j’ai souri à ce corps plein d’histoires, d’efforts, de sacrifices et d’amour qu’est le mien. Ce corps que je veux arrêter de détester et continuer à aimer.

 

P.S. Cher corps,
Je voulais te dire, t’es beau. Quelle vie tu m’offres! 😉

 

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