À mon amie maman

Ce texte a originalement été publié sur mon compte Facebook personnel le 26 juin 2014, mais il est tout aussi senti aujourd’hui!

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Il n’y a pas si longtemps, j’ai écrit À mon amie sans enfant. Je réalise par contre que je suis de plus en plus entourée (âge oblige…) de mamans comme moi. Leur présence se fait plus rare, mais leur amitié m’est tout aussi précieuse. Voici donc, mon amie maman, ce qu’il faut que tu saches.

1. Quand je te demande comment ça va, inutile de mentir quand ça va pas! Je suis bien placée pour comprendre la petite déprime engendrée par le petit dernier qui fait des siennes à la garderie, par ton travail qui prend trop de place à ton goût, par ta maison qui est trop bordélique, par les commissions que t’as pas eu le temps de faire, par tes vieux vêtements que tu voudrais remplacer… mais too bad tu viens de dépenser 300 $ pour le linge des enfants facque on s’en fout que ton soutien-gorge soit trop serré (gosh, c’est quand la dernière fois que je me suis achetée des beaux sous-vêtements?! Une chance que mon mari n’est pas fétichiste de la bobette en dentelle!). Entre 2 cris, 3 boums, 1 pipi, 2 régurgitations et un bébé à endormir, je vais t’écouter…

2. Te souviens-tu de la fois qu’on a un peu trop bu ensemble? Tsé, LA fois où on n’a pas bu 1-2 verres, mais 1-2 bouteilles? Non, on n’avait pas les enfants. Oui, ça fait looonnngtemps. Bin, un jour, je te promets, on va le refaire! 😉

3. SVP ne passe pas ta journée à faire du ménage parce que je viens faire un tour. Ton bordel, mon bordel, même chose! Garde ça pour ta belle-mère! 😉

4. Toi et moi on sait. On sait ce que c’est porter un enfant. On sait ce que c’est accoucher. On sait que des contractions ce ne sont pas de grosses crampes menstruelles, c’est mille fois pire et encore… ça ne se compare pas. Seulement pour avoir vécu ÇA, tu auras toujours toute mon admiration.

5. Allaitement, pas allaitement, biberon, pas biberon… Je m’en fous. Je ne suis pas l’infirmière fatigante de l’hôpital, je ne suis pas la marraine d’allaitement qui te lance des regards de jugement parce que tu donnes la suce, je ne suis pas non plus la psy qui a écrit le Mieux Vivre. Je suis une maman comme toi et je sais que tu fais de ton mieux.

6. Avant de connaître ta famille, tes enfants, je t’ai connue toi. Je sais quelle femme tu es. Ne la cache pas trop loin, parce que cette femme est géniale et je l’aime! Donne-lui la place qu’elle mérite. Je te promets d’essayer de faire pareil.

7. T’es belle. That’s it! T’es belle avec ta marmaille, t’es belle sans. T’es belle même avec un jeans un peu usé ou ton chandail un peu trop serré. T’es belle quand tu prends le temps de te maquiller, mais t’es toute aussi belle au naturel. T’es belle avec ton chignon que t’as fait en 2 secondes, avec ton chum que t’aimes. T’es belle même avec les kilos que t’as pas réussi à perdre (fait 2 fois que je me bats pour perdre les 50 lbs que j’ai prises… je sais comment tu te sens!!) T’es belle quand t’as les yeux plein d’eau en me racontant ce que ton enfant a dit. T’es belle. Point final.

8. T’as le droit, non le devoir, de me raconter la fois où t’as perdu patience! La fois où t’as crié un peu trop fort, la fois où t’as pleuré dans ta salle de bain, la fois où c’est ton chum qui a écopé, la fois où t’as eu le goût de donner une petite tape (tu l’as même peut-être fait, même si tu sais, je sais, on sait, que ce n’est pas la solution). Si tu fouilles dans tes souvenirs d’enfance, tu découvriras que tes parents ont fait pareil. Leur en veux-tu? Booonnn, arrête de te sentir coupable, les mères parfaites n’existent pas.

9. Je sais que t’as aucune idée de quels films sera nommés aux Oscars… mais que tu connais le menu “Coin des petits” par cœur sur Illico, que Yoopa est synonyme de tranquillité et que tu peux me recommander les meilleurs films d’animation… selon l’âge… par année!! Peut-être même que tes recommandations seront suivies par 2-3 des meilleurs moments pour toi… et on les rira ensemble.

10. Je sais que, parfois, tu vas égoïstement t’enfermer dans les toilettes pour reproduire ce qui se rapproche le plus d’un moment de calme. Je sais qu’aller à la pharmacie est associé à un moment pour toi, je sais que ton chum part prendre une bière avec son ami SANS enfant… mais que toi, tes activités entre filles se font souvent au Funtropolis, dans les jeux d’eau ou près d’une balançoire. Et oui, je sais, que ces moments te font réellement du bien!

11. Je ne t’en veux pas…. Je ne t’en veux pas pour les sorties annulées au dernier moment, pour les soupers qu’on a dû remettre, pour les coups de téléphone qu’on oublie de faire, pour les messages trop courts, pour les nouvelles qu’on n’a jamais le temps de se donner, pour les conversations interrompues, pour les soirées qui finissent trop tôt, pour le magasinage qu’on remet depuis 2 ans, pour… délaisser un peu notre amitié le temps d’élever tes touts-petits. Dans quelques années, on se retrouvera un peu. On s’ennuiera peut-être même “du bon temps” où on n’avait plus de temps.

À toi, mon amie maman, on a fait plein de découvertes en même temps. On a aimé, on a ri, on a pleuré. On a changé à jamais, mais pas tant que ça en même temps. C’est grâce aux vérités que tu me dis que je me sens moins seule dans mon monde un peu fou par bouts. C’est grâce à tes sourires de compréhension que j’arrive à être une maman plus confiante. Au début, je t’ai aimée toi. Mais je sais que toi maintenant, c’est aussi eux. Cette joyeuse bande qui te suit partout, même quand elle n’y est pas. Saches que je t’aime tout autant avec elle, sinon plus.