Here We Go Again!

bebe 3

Excusez l’emprunt à ma seconde langue… Reste que, quand on travaille en anglais tous les jours, il y a des expressions difficiles à traduire sans en défaire quelques nuances! BREF, nous y voilà: Here we go again!

“Maman est encore enceinte” dirait grand garçon.

“Bébé ci” de répliquer le plus petit en pointant vers mon bedon.

Cuuuute!

Ça, c’est ce que je vous entends dire. 😉 Mais en fait, j’en ai assez long à dire sur cette troisième grossesse. Grossesse surprise, avouons-le.

C’est que moi, autant j’adore être mère, autant je n’aime PAS être enceinte. Comprenez-moi bien, je remercie Dieu, le ciel, la vie, l’univers ou ce que vous voulez d’avoir la chance, le privilège, le bonheur, de pouvoir porter des enfants. En plus, en toute objectivité, mes enfants sont assez beaux. 😉 Et bons. Et intelligents. Et, plus important encore, ils sont en santé! Wow! Bingo, jackpot! 😀 Vous m’en voyez comblée. Vraiment.

Mais, au risque de paraître pour celle qui se plaint le ventre plein, je ne peux pas dire que ce soit facile pour moi d’être enceinte. Je n’aime pas les changements que la grossesse m’apporte. Rendu au 3e, on s’en fait moins, on en rit plus qu’on en pleure. Facque, rions!

La pilosité. Dans une autre vie, je devais être un grizzli que les hormones de grossesse ramène au galop! Saperlipopette – restons polie – ça pousse partout ces maudits fouets-là!

Les vergetures. Ça a commencé avec quelques lignes au-dessus du pubis. Rien de bien vilian, une carte montrant le chemin du bonheur, tout au plus! La carte a grandi avec les semaines. À la grossesse 1, je disais merci à mon bébé d’avoir bien voulu sortir une semaine avant. Au 2e, j’ai eu envie de le mettre en retrait quelques semaines pour avoir – je ne sais trop comment – trouvé des espaces encore vierges. Maintenant 3… on change de sujet? 😉

Les kilos incalculables. Tsé, on va se le dire. Une bédaine ronde de 15 livres, c’est beau. Féminin, même. On la flatte comme celle de Bouddha. Un vrai trésor, symbole de la vie qui nait. C’est facile d’être poétique devant la bédaine parfaite qu’on voit dans les livres. Je ne fais PAS partie de cette catégorie. Moi, à 3-4 mois de grossesse, on me demande si j’attends des jumeaux. Moi, à 6 mois de grossesse, on me dit félicitations dans les ascenceurs des hôpitaux parce qu’on pense que je suis en train d’exploser (true story!). Moi, si je prends 40 livres, c’est peu. Oui, parce que, moi, c’est plus autour de 50.

“Pas grave, tu vas tout le reperdre!”

Crois-moi, oui, je vais les perdre. Non sans une estifi de montagne d’efforts, de motivation et de courage par contre! En connais-tu, toi, des gens qui perdent 50 livres en un an sans suer leur vie? Moi, non. Facque, dis-moi pas qu’allaiter va tout faire fondre, ok? 😉

Les nausées. Juste écrire le mot me donne le goût de vomir. En ce moment, semaine 13, pu capable! Avoir mal au coeur, pratiquemment sans arrêt, tous les jours, pendant 92 jours dans le cas présent, ça tue le bonheur. Pour être honnête – excuse-moi mon mari, je te jure que je vais me reprendre plus tard – je ne sais même plus c’est quoi faire l’amour. Parce que, as-tu le goût de jouer au docteur toi quand t’as, mettons, un début de gastro? Bin non t’as pas le goût! Moi non plus.

L’absence de patience. Ceux qui me connaissent bien savent que je ne suis pas le meilleur exemple de patience au monde. Quoique je me suis beaucoup améliorée depuis quelques années. Je travaille fort sur ce point et je dois dire que je suis assez contente du résultat, surtout avec mes enfants. Enceinte, je suis un monstre! Je n’ai aucune patience. Le sarcasme est ma principale façon de m’exprimer. Je m’auto-tappe sur les nerfs quotidiennement. Je serai éternellement reconnaissante à mon mari d’avoir enduré cette personne désagréable pendant très exactement 651 jours – jusqu’à aujourd’hui – dans son existence.

Les boutons. Sauf quelques exceptions, j’ai jamais vraiment eu de boutons dans ma vie. J’ai pas connu l’acné d’ado (Dieu soit loué!). Vive les hormones encore une fois! Je m’excuse à tous ceux que j’ai jugés en silence dans mon adolescence et qui n’avaient pas ma chance. Je compatis devant votre impuissance à gérer votre face. Ça me retombe sur le nez… et le menton… et les joues… mais pas encore sur le front! Erreur… sur le front aussi!

La fatigue. Je suis une fille – l’art de se penser encore bien jeune – assez énergique dans la vie. Je m’invente des projets quand j’en n’ai pas assez. Je fais du ménage quand je m’ennuie. Je fais des muffins sur mon heure de diner. Tsé, ce genre-là. Croyez-le ou non, je pourrais en ce moment dormir 20h par jour sans me réveiller… sauf pour faire pipi! 😉 Je suis fatiguée d’être fatiguée.

Le pisse-minute. Quelle expression étrange quand même! Bref, t’as compris. La toilette est mon paradis, là où je me rapproche le plus de l’orgasme ces temps-ci! Désolée pour les yeux plus sensibles, mais un chat est un chat! 😉 Et j’ai pas fait ce bébé-là toute seule les bras croisés!

Avoir le souffle d’une obèse morbide. Ma maison est un cottage. J’ai l’impression de monter l’Everest plusieurs fois par jour et de chercher mon oxygène. Qu’on m’apporte une bombonne quelqu’un! Sérieux, c’est désespérant pour une femme qui se garde assez en forme de constater la vitesse avec laquelle mon état physique se dégénère.

Ne pas savoir contrôler ses émotions. Un enfant pleure, je pleure. Un oiseau chante, je pleure. Le soleil me chauffe le visage, je pleure. J’aimerais qu’on m’installe un interupteur de larmes.

Malgré tout, malgré la surprise, quand j’ai entendu son petit coeur battre. Quand j’ai vu ses minuscules mains, son petit nez, sa bouche et ses petits pieds bouger, j’ai versé une autre larme. Pas contrôlée, mais bien sentie. J’ai su que ma vie allait – encore – changer du tout au tout. J’ai su que plus jamais je ne serais la même et qu’encore une fois, mon coeur exploserait d’amour la première fois que je le serrerais dans mes bras. C’est aussi ça, here we go again