“Bonheur, c’est toi?”

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Ça t’est déjà arrivé de vivre un moment tout simple, mais si intensément bon que c’est comme si tu le regardais de l’extérieur? Que tu poses tes yeux sur la scène en espérant que ton cerveau photographie ces secondes de pur bonheur?

Hier, on est allé au parc avec les enfants après souper. Ils ont pris leur vélo. Y’a eu du chialage pour partir, comme y’en a souvent. J’ai pensé une seconde que c’était une fausse bonne idée. On est parti quand même. Le grand en avant, confiant. Le benjamin qui pédale deux fois plus vite pour suivre… mais qui suit! Le mari avec le chien qui ne sait plus trop s’il doit rejoindre les gars ou juste marcher avec le chien. Puis moi avec la cadette qui me semble si lente, mais qui pourtant est clairement plus vite que ses deux frères l’étaient au même âge!

Arrivé au parc, notre grand voit une “fille de son école” qu’il n’aime pas trop. Ça arrive. Je lui dis qu’il a qu’à faire ses choses et la laisser faire les siennes. Il rouspète. Ça lui tente plus, le parc. Pensée pour la fausse bonne idée… Mais je lui suggère de venir voir les grenouilles avec moi, comme j’ai fait quelques heures plus tôt avec son frère et sa sœur. Victoire! Il est content.

On cherche les grenouilles dans l’étang. On les observe, les prend en photo. On discute de l’environnement au passage, de l’importance d’y faire attention, à notre planète! On parle doucement pour pas trop les déranger et on évite de les toucher, même si c’est tentant!

Quand on revient de notre petit étang, la “fille” est sur son départ. Je me dis que c’est vraiment une belle soirée finalement. Je fais courir le chien, les enfants s’amusent. Nous sommes maintenant seuls dans le parc. Les enfants enfourchent leur vélo et se mettent à faire des courses. Les deux petits hommes sont de bonne humeur, ils laissent leur sœur gagner une fois sur deux, en l’encourageant. Elle a les yeux fiers! Un après l’autre, ils passent devant nous avec le sourire jusqu’aux oreilles. Ils sont bien. Je suis bien.

Je regarde Maxime, il sourit, lui aussi. Je regarde Kevin. Petit chien a compris que c’était le temps d’être parfait. Il est assis et regarde la scène lui aussi. Je suis envahie par une grosse vague de bonheur. Je dis à mon mari: “Regarde, on a créé ça, nous.” Il me sourit. Je sais qu’il comprend. Il prend ma main dans la sienne. L’équilibre parfait, pendant un instant.

Mes yeux se remplissent de ces images. J’ai pas envie de sortir mon téléphone pour immortaliser ça. Les photos, c’est dans ma tête que je les veux. Vous savez, ces images qui nous tiennent debout quand le vent souffle, mais qui ne veulent rien dire pour les autres? Ces doux instants qui créent les liens d’une vie. Les moments qu’on voit quand on a besoin d’un câlin mais que personne n’est là.

Et je mentirais de dire que c’est toujours comme ça. En fait, c’est comme si on était venu me récompenser après quelques semaines d’inquiétudes, de questionnements, de cœur qui chavire. Parce que c’est aussi ça, être maman. Nos petits cocos nous amènent parfois sur des chemins qu’on a jamais connus avant… et “sur-le-tas” on doit apprendre, en quelques secondes, c’est quoi la meilleure façon de réagir. En quelques minutes, on doit trouver les meilleures paroles possibles. En quelques jours, on doit comprendre. Et en quelques semaines, on doit agir.

J’ai pas besoin de vous donner des détails pour que vous me compreniez. Parce que des semaines comme ça, on en a toutes. Des semaines où ça va trop vite et pas comme on veut! Comme quand t’accouches, que tu voudrais juste respirer deux secondes et qu’on te dit: “Vas-y, poussssee!!!” Bin dans les dernières semaines, j’ai poussé en masse! 😉 Jusqu’à en avoir le vertige. Mais f*ck le vertige ma Véro, c’est toi la mère, tu reprendras ton souffle plus tard!

Ce qu’il faut retenir, p’tite mère, c’est que le vertige va passer. Que “toute va être correct”. Il arrivera un instant comme celui d’hier pour te le prouver.

Hier, le bonheur avait l’odeur des grenouilles dans un étang et le son des roues d’un vélo sur le bitume. Le bonheur était simple, mais grand. Le bonheur était pas prévu, mais il était là. On l’a reconnu aussitôt. C’est ça le plus beau, au fond: savoir c’est quoi le bonheur et le savourer à grosses croquées.

2 comments on ““Bonheur, c’est toi?””

  1. Valérie

    Encore une fois, j’ai adoré te lire ma belle Véro C’est si vrai, ce n’est pas toujours évident d’être parent et parfois on se demande si /quand on va s’en sortir. Mais des petits moments comme tu as vécu hier en famille, ça vaut de l’or ❤️ J’en ai eu un moment comme ça moi aussi avec la petite famille cet après-midi. C’est des moments si simples, pas de fla-fla, mais oh combien ça fait du bien. C’est les meilleurs moments. Il faut apprécier et chérir les petits bonheurs ‍‍‍❤️
    Xxx

    • Véro

      Merci mon amie! Contente que tu aies pu vivre un de ces moments aussi. Je sais que nous avons toutes les deux eu de belles grosses montagnes russes dernièrement! 😉 Une vie remplie de petits bonheurs et parsemée de grandes joies, c’est une vie parfaite pour moi! 🙂 Merci de me lire xx

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